HP 65
Hewlett-Packard 65 annoncé en mars 1974 prix 4950 FF HT (754,62 euros) N° 1607S 01508 Affichage à diodes LED sept segments, plus le point. Dix chiffres plus deux exposants et leurs signes moins. Dimensions : 8 x 15,1 x 4 cm Poids : 310 gr Alimentation par batterie HP et secteur made in Singapore 1974 ! "Hewlett-Packard présente pour la première fois au monde un calculateur de poche entièrement programmable doté d'un lecteur de cartes magnétiques incorporé" En 1974, HP met sur le marché la première calculatrice de poche programmable. Après la HP-35, et 45, aux fonctions scientifiques, HP innove une fois de plus en proposant un produit de haute qualité (circuits imprimés dorés), programmable, d'une capacité mémoire de 100 pas de programmes, muni d'un lecteur de cartes magnétiques et possédant les fonctions de saut conditionnel, de tests logiques et deux drapeaux. Il faut noter que HP utilise jusqu'à la fin des années 1990 la traduction masculine de "pocket calculator" en appelant ces machines des calculateurs de poche. Par exemple, le manuel de la HP 10BII (2000) parle de "calculatrice" alors que celui de la HP 17BII (04/1990) parle de "calculateur". A noter également que cette féminisation du produit s'accompagne d'un manule non relié par une spirale, c'est-à-dire, d'une baisse de gamme. |
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De couleur kaki, je pense que cette machine a d'abord été conçue en rapport ou parallèlement à un programme militaire. Nous savons par exemple que cette machine fut embarquée à bord de plusieurs missions dans l'espace. De plus, cet "aspect sérieux du matériel militaire", comme le fait remarquer Jean-Jacques Dhénin (OP, n°5, mars-avril 1982) n'est pas sans rappeler que l'évolution technologique des circuits intégrés est directement liée à la conquète de l'espace et à l'armenent militaire, tout comme l'histoire des ordinateurs d'ailleurs. Que souhaite montrer l'homme en créant de telles machines ? On le voit dès les premières publicités sur la HP-35 : la calculatrice de poche est un organe intellectuel qui vient seconder et renforcer les capacités du cerveau humain. Ce "second cerveau" cristallise la puissance technologique d'un pays comme les Etats-Unis. Non seulement il faut le faire connaître, mais le prix à payer pour en posséder un doit être élevé. Voilà pourquoi cette machine était vendue 5.940 francs en 1974, ce qui représenterait aujourd'hui plus de 13.702,94 francs, soit 2.089 euros. (Indice des prix cumulé sept.1974 à sept. 2007 = 230,7 source : insee) |
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Destinée principalement
aux laboratoires de recherche scientifique, cette machine
était vendue directement des établissements HP
par l'intermédiaire de petites annonces parues dans la
presse spécialisée comme La Recherche. En France, le HP 65 fut présenté au cours du 25ème SICOB, en septembre 1974 à Paris. Dans la semaine qui précède, HP lance une campagne de publicité dans le journal Le Monde. C'est d'abord le HP 45 qui est proposé pour 2340 FF, puis le HP 65, et le HP 70 à 1830 FF. Une semaine plus tard, La Règle à calcul, revendeur parisien, propose la gamme, avec en plus le HP 80 à 2844 FF et le HP 35 pour 1494 FF. HP reste le haut de gamme en matière de calculatrices de poche. En 1976, le film "L'ordinateur des pompes funèbres" de Gérard Pirès, met en scène un HP 65 aux côtés de Jean-Louis Trintignant. L'ouvrage de Walter Kempley est retraduit en images juste au moment de la sortie du HP 65, une aubaine pour le réalisateur. On peut voir le HP 65 dans plusieurs séquences, du générique jusqu'à la dernière scène. |
Deux
brevets protègent cette machine. Le FR2.252.605,
déposé en novembre 1973, et le FR2.254.833,
déposé en décembre 1973. Sur l'un des dessins de
ce dernier, la machine est prête.
Toutes les touches sont à leur place, ce qui laisse penser que
le prototype existe dans sa version calculatrice de poche. Il n'est pas
question du lecteur de cartes magnétiques, mais de la
possibilité de transferer la mémoire programme sur
"feuillet magnétique". Le point central du brevet repose sur les
cinq touches du haut, notées A, B, C, D et E, auxquelles il est
adjoint une fonction mathématique en accès directe.
L'argument repose sur le fait que dans un programme, l'utilisateur n'a
pas forcément besoin de toutes les touches, et que
l'accès immédiat à une fonction offre un plus
évident. En fait, lorsque l'on actionne la touche A, par
exemple, celle-ci lève un drapeau et lance la fonction 1/X si
aucun LBL n'est programmé. Ce brevet indique aussi que les 35
touches nécessitent 6 chiffres binaires pour leur codage. en
fait, cette touche agit comme si un petit programme était
enregistré.
LBLA 1/X RTN Présentation du HP 65 dans la revue |