HEWLETT-PACKARD modèle 11C n° série 2414A56039 Affichage LCD, 10 chiffres plus signe et indicateurs d'état. Séparation par virgule ou point. Dimensions : 127 x 79 x 15 mm Poids : 110 gr (avec les piles) Alimentation par trois piles bouton de 1,5 volts type LR 44 ou NR 44 made in USA |
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En France, la revue l'Ordinateur de poche annonce la sortie du HP 11C en septembre 1981, dans le numéro 3. Il n'est pas encore disponible, et l'article de Xavier de la Tullaye permet d'approcher l'objet dan toute sa substance. Nul doute qu'il s'agit là d'un bel exemple d'individuation de l'objet technique au sens où l'entend Gilbert Simondon. Car plus qu'une simple fiche technique, on y apprend que le HP 11C est "une honnête machine de milieu de gamme", pour un prix annoncé de 1100 Frs (167 euros). En 1982, c'est hors de prix ! Le processus d'individuation technique se retrouve également dans les rubriques "leçon d'anatomie" où l'on décortique les calculatrices pour voir à l'intérieur.
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En 1982, HP se lance dans la technologie des
cristaux liquides, devancé par les japonais (Casio, Sharp).
Déroutante, la forme rectangulaire alongée modifie
considérablement l'approche des calculatrices de poche. A
l'époque ça a fait un choc. Personne n'était
habitué à cette présentation. D'ailleurs HP est
retourné à la bonne forme rectangulaire (dans le sens de
la hauteur) avec les modèles suivants (série HP 20S, HP
21S, HP 42S, etc.). Pour autant, cette machine est remarquablement intéressante. Jean-Daniel Nicoud l'a même utilisée en illustration dans son ouvrage (Traité d'électricité, vol. xiv). Il écrit que "les calculettes programmables disposent d'un langage, permettant d'effectuer des calculs très complexes, et évoluent vers des ordinateurs individuels". En effet, le HP 11C possède des fonctions mathématiques comme de programmation très évoluées. On note par exmeple la fonction Gamma, inexistante sur le HP 41C, et la panoplie de tests conditionnels, ainsi que deux drapeaux. La mémoire permanente semble trop limité. elle peut atteindre 203 lignes de programmations, mais la machine ne dispose alors que d'une mémoire. Pourtant, en moyenne, un programme d'une centaine de ligne autour d'une dizaine de mémoires offre des possibilités de calcul énormes. L'insuccès relatif de cette machine tient à la concurrence des calculatrices japonaises, qui, avec la Sharp PC 1500 et la Casio FX 702 P annonçaient l'ère du pico-ordinateur programmable en Basic. La plupart des jeunes dont j'étais, étaient fascinés par les ordinateurs, et c'était cette puissance que nous recherchions dans les petites calculatrices. De plus, l'obsolescence programmée (voulue ou non) poussait toujours plus loin les limites et un modèle qui ne se vendait pas tombait rapidement dans l'oubli. Bref, la gamme extra-plate se compse des modèles suivant (par ordre d'apparition) : 11 C, 12 C, puis 15 C, 16 C en 1982, puis 10 C en janvier 1983. Vendue 995 FF en mars 1982, son prix passe à 780 FF à la sortie du HP 10C. |